Les enjeux des technologies de l’enseignement

Auteur·e: Ariane Elsig
18 juin 2010
Catégorie(s): Articles

Introduction

E-Learning, formation en ligne, technologies de l’enseignement sont des termes qui font tous référence à une transformation des pratiques de l’enseignement et de l’apprentissage par l’usage d’outils informatiques. Plus précisément, ces termes désignent un mode de formation reposant sur l’utilisation de technologies pour soutenir et améliorer l’apprentissage, l’enseignement et l’évaluation. Concrètement, la pratique peut viser une formation entièrement à distance, mais peut également être centrée sur des dispositifs mixtes qui mélangent des activités à distance avec des périodes d’enseignement en présentiel, pouvant à leur tour être enrichies par l’utilisation de technologies.

Photographie originale: Félix Imhof © UNIL
Photographie originale: Félix Imhof © UNIL

La caractéristique des technologies de l’enseignement

La caractéristique évidente des technologies de l’enseignement est de mettre à profit la puissance des outils personnels actuels (ordinateurs, Smartphone, etc) et la facilité d’échange de données offerte par les réseaux numériques (Internet, wi-fi, etc). De plus, la palette d’outils relativement simples à disposition des enseignants et des étudiants s’est agrandie considérablement durant ces dernières années, comme par exemple les plateformes d’apprentissage en ligne (Moodle est l’une des plateformes proposées à l’UNIL), divers outils de communication et collaboration (groupés des fois sous le terme « Web 2.0 »), et les outils de création et de diffusion de ressources multimédia (caméras numériques et logiciels d’édition multimédia accessibles au non-professionnels).

Retour d’expérience

Après quelques années d’expérimentation durant lesquelles enthousiasme naïf et scepticisme paralysant ont cohabité pour le meilleur et pour le pire, les technologies de la formation ont gagné en maturité et font désormais partie des outils que les universitaires rencontrent dans leurs pratiques quotidiennes. Notons finalement pour relativiser que les technologies accompagnent positivement depuis de nombreuses années la pratique de l’enseignant (rappelons ici le rétroprojecteur qui a en son temps transformé l’enseignement), et que, partant du principe que la perception des technologies par un individu dépend aujourd’hui de son degré de familiarité avec l’informatique en général, leur bonne intégration perdra progressivement de sa complexité.

Dans l’enseignement

Les technologies de la formation ne vont pas révolutionner l’enseignement universitaire par leur simple existence. Il ne serait d’ailleurs pas légitime qu’un changement technologique entraîne des modifications importantes dans la nature même de la mission de l’institution. Cependant, ce changement est l’occasion d’une réflexion sur la conception globale de l’enseignement.

L’intégration des technologies présente un certain nombre d’avantages, comme par exemple un apprentissage plus flexible et autonome. Leur utilisation offre la possibilité aux étudiants de s’investir davantage dans le processus d’apprentissage, et propose un contexte de travail motivant qui favorise l’efficacité. Cependant, pour que le bénéfice soit réel et les étudiants perçoivent ces ressources comme dotées d’une valeur pédagogique élevée, il est essentiel que l’utilisation de la technologie soit pleinement intégrée dans l’ensemble des activités du cours et en relation directe avec les objectifs d’apprentissage. Les technologies doivent être au service de l’enseignement et de l’apprentissage et non l’inverse.

 

 

 

Les technologies doivent être au service de l’enseignement et de l’apprentissage et non l’inverse.

Choisir ses outils

Il existe diverses manières d’enseigner et diverses manières d’apprendre. Les technologies de la formation mettent à disposition de la communauté universitaire des outils simples d’usage permettant de réaliser des tâches intellectuelles complexes. Mais les outils ne sont que des moyens au service de la créativité et de l’efficacité des enseignants qui, parallèlement au paysage technologique, ont vu leur rôle enrichi et diversifié au fil des ans. Aujourd’hui l’enseignant doit pouvoir à la fois transmettre un savoir et identifier les moyens adéquats pour le faire au mieux, cela sans transiger sur la qualité et la rigueur du contenu enseigné.

Apporter des plus-values

L’Université vit, pense et reflète l’évolution de la société. En plus d’assurer l’acquisition des connaissances scientifiques, elle se doit de sensibiliser les étudiants aux compétences qu’ils devront mettre en oeuvre une fois sortis de son giron. L’usage des technologies dans les enseignements universitaires permet d’enrichir l’horizon des étudiants en leur apprenant notamment à :

  • acquérir, élaborer et partager leurs connaissances à l’aide d’outils de communication;
  • développer un sens critique afin de s’orienter dans l’énorme quantité d’informations disponibles et d’en évaluer la qualité;
  • s’engager de manière active et responsable dans des activités de recherche et d’appropriation des connaissances trop compliquées à mettre en oeuvre dans une salle de classe;
  • développer des compétences d’apprentissage en autonomie, notamment en tissant des liens entre considérations académiques et travaux d’application;
  • maîtriser les outils et comprendre les possibilités, les modalités et les contraintes de la collaboration à distance;
  • tirer parti d’expérimentations et de simulations, avec la possibilité de recevoir un feedback individuel;
  • s’entraîner à la visualisation des processus.

En outre, les enseignants, disposant d’outils de suivi du travail des étudiants, peuvent identifier plus facilement qu’auparavant les notions particulièrement difficiles à appréhender ou les étudiants en difficulté. Ils peuvent également envisager une plus grande variété dans les modes d’évaluation des apprentissages.

 

 

Les projets ne doivent pas répliquer la pratique actuelle dans une nouvelle forme, mais imaginer des situations d’apprentissage nouvelles.

En pratique

Les technologies apportent facilement une plus-value au niveau de l’organisation et de la gestion de l’enseignement. Notre objectif va au-delà et vise clairement le développement de dispositifs qui utilisent l’apport des technologies pour soutenir une vraie innovation pédagogique. Pour ce faire, les projets ne doivent pas répliquer la pratique actuelle dans une nouvelle forme, mais imaginer des situations d’apprentissage nouvelles. Elles seront d’autant plus satisfaisantes qu’elles apportent une solution à un problème clairement identifié.

A l’UNIL, l’intégration des technologies dans l’enseignement bénéficie d’un soutien institutionnel solide. La stratégie E-Learning s’inscrit dans un cadre global défini d’une part par une vision éducative qui met l’accent sur un enseignement centré sur l’étudiant, et d’autre part par une démarche institutionnelle qui cible la qualité et la flexibilisation de l’apprentissage. La stratégie ainsi définie a pour objectif de réunir les conditions de base permettant progressivement l’intégration des technologies dans l’enseignement et l’apprentissage, soit:

  • une structure organisationnelle claire;
  • une formation pertinente des enseignants;
  • un soutien techno-pédagogique & financier qui est performant et flexible;
  • des méthodes de travail choisies pour favoriser l’appropriation et la durabilité.

Un réseau pour soutenir l’intégration des technologies dans l’enseignement

Pour répondre à ces enjeux, un Réseau de compétences, le RISET, a été mis en place. Il se définit comme une instance de coordination, et a pour tâche de repérer les besoins communs aux Facultés, diffuser des informations sur les pratiques actuelles, et contribuer au développement stratégique du E-Learning à l’UNIL. Le RISET, qui est sous la responsabilité d’un membre de la Direction, a connu une croissance continue durant les dernières années. Il est actuellement composé des ingénieurs pédagogiques (IPs) qui sont rattachés à leur Faculté; des répondants du Centre de soutien à l’enseignement (CSE), du Centre informatique (Ci), du Service de communication et d’audiovisuel (Unicom) et de la Formation continue (FC);  d’une équipe de production (qui comprend notamment un producteur multimédia, un responsable des serveurs d’applications et un développeur); et d’une coordinatrice. La variété des compétences représentées dans le réseau assure le maintien d’une pluralité de points de vue, une cohérence pédagogique et technique au niveau de l’institution, de réelles possibilités de collaboration et d’entraide entre les facultés, ainsi que le développement et la mise à disposition d’outils de travail adaptés au particularités des facultés.

Fin 2014 le RISET a soufflé sa 10ème bougie. Découvrez dans une infographie les événements et projets clés qui ont jalonné son parcours.