Faire une carte de géographie… si l’on n’est pas cartographe

Auteur·e: Nadia Spang Bovey
6 octobre 2016 | Diffusé sur Twitter le: 30 septembre 2016
Catégorie(s): Articles , Exemple de pratique

Usage scientifique, usage pédagogique

Les cartes géographiques permettent de visualiser des informations sur un territoire. On en connaît de multiples utilités dans notre vie quotidienne, ainsi que dans l’étude de phénomènes affectant une zone géographique. Les médias les plus divers les emploient pour soutenir leurs explications, les spécialistes de nombreuses disciplines scientifiques produisent et communiquent leurs analyses à l’aide des systèmes d’informations géographiques et de leurs puissants logiciels de traitements de données. Paradoxalement, c’est la création de cartes simples, permettant de rendre compte de phénomènes ne requérant aucun calcul, qui est moins connue dans la formation académique.

Or, pour les sciences humaines, permettre au lecteur ou à l’auditeur d’avoir une vision synthétique d’un parcours ou de la répartition géographique d’objets, d’événements ou de situations aide souvent à la compréhension du propos. Suivre l’évolution d’un phénomène dans l’espace et dans le temps, pouvoir accéder à des images ou des informations localisées, que ce soit dans un travail écrit, en consultant un site web ou un poster, renforce l’attention. Même les disciplines les plus littéraires y trouvent bénéfice, lorsqu’il s’agit, par exemple, d’étudier le déplacement d’un personnage ou l’usage de références récurrentes aux lieux chez un auteur tel que Patrick Modiano dans son roman Dora Bruder.

A l’Unil, les chercheurs de toutes les facultés disposent non seulement d’un accès à plusieurs logiciels commerciaux ou open source, mais également du soutien d’un spécialiste qui les aidera à identifier les données et les géotraitements adéquats pour leur domaine. 

Mais saviez-vous que les étudiant-e-s aussi peuvent créer des cartes à l’Unil? Et même de simples applications web permettant un affichage interactif, sans logiciel à installer. Enseignant-e-s, si vous y voyez un intérêt, contactez l’ingénieur-e pédagogique de votre faculté pour mettre cette activité en route.

 

  • Les raisons de créer des cartes sont multiples. Quelques idées:

    • illustrer des travaux écrits,
    • enrichir des présentations orales,
    • permettre à l’audience de visualiser des informations,
    • synthétiser des informations pour créer des vues d’ensemble,
    • mettre en valeur les données collectées,
    • mettre en valeur les résultats et conclusions,
    • etc.

WORLD HERITAGE SITES – Europe and North America host 48% of the listed items, while these territories account for only 16% of the world population, a rate of 40 items listed for 100M inhabitants. By comparison, the rate is 5/100M in Asia, 10/100M in Africa,20/100M in the Arab States and 21/100M in Latin America.

Cette carte est un travail réalisé par Martin Grandjean, assistant diplômé en section d’histoire à l’Unil. Ses nombreuses réalisations peuvent être consultées en ligne.

Bénéfices secondaires

Au-delà d’un apport à la thématique du travail elle-même, la création de cartes offre potentiellement d’autres bénéfices:

– initiation à la notion de données,

– initiation à la visualisation d’informations,

– production web et multimedia simplifiée,

– initiation à l’usage potentiel des GIS pour la recherche.

Créer une carte

Le principe de création d’une carte peut être résumé simplement. Il s’agit d’ajouter des couches successives d’informations à une carte de base, que l’on aura choisie en fonction du type de carte souhaité (carte des reliefs comme ci-dessous, carte des rues, grisée, carte océanographique, etc.), ou même créée soi-même, par ex. à partir de documents anciens. 

Les informations ajoutées peuvent être de diverses natures: placement manuel de points sur la carte, zones dessinées, calcul de trajectoires entre adresses, couches d’informations provenant d’organismes officiels, etc. Il est également possible d’y ajouter des jeux de données sous forme de tableau aux colonnes personnalisées.

Avec un peu plus d’expérience, on sera en mesure d’appliquer des géotraitements simples aux informations contenues dans la carte: identification d’une zone d’une certaine distance autour d’un point, de la densité d’une population selon l’âge ou un autre critère, etc.

 

Créer une application web

Le logiciel en ligne utilisé à l’Unil permet de créer d’ingénieuses applications web, sans avoir à programmer. Les modèles disponibles automatise la création d’un site web permettant, selon l’objectif visé, de:

– présenter une carte,

– comparer des cartes,

– collecter et/ou explorer des données,

– créer une story map,

– explorer des données,

– fournir des informations locales,

– calculer un itinéraire,

– initier un réseau social cartographique.

Aller plus loin

Bien sûr, l’approche mentionnée ici ne fait qu’effleurer ce qu’un réel système d’informations géographiques – SIG – permet de réaliser. La version en ligne du logiciel permet déjà de traiter les données de manière sophistiquée, pour autant que le créateur soit en mesure de maîtriser les concepts mis en oeuvre. La version sur poste du logiciel permet d’aller encore plus loin et de produire des cartes véritablement professionnelles.

En matière d’applications web, si les modèles disponibles ne suffisent pas, le logiciel dispose d’un WebApp Builder, permettant la création de sites géographiques entièrement configurables et de créer des fonctionnalités spécifiques au sujet traité. 

 

Pour découvrir les usages plus sophistiqués des logiciels, en particulier pour la recherche, les membres de l’Unil peuvent contacter Alexandre Hirzel.

Contact et Creative Commons License  Nadia Spang Bovey, Faculté des lettres, Unil
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