Projet de développement au Burundi et cours de langue

Auteur·e: Luis Gonzalez
16 janvier 2017 | Diffusé sur Twitter le: 16 janvier 2017
Catégorie(s): Articles

Dans un cours de français langue étrangère (FLE) au Centre de langues EPFL, une enseignante (Anna Renda) a lancé un projet de développement en eau potable au Burundi. Dès mars 2015, les étudiant-e-s ont pu participer à ce projet.
La perspective privilégiée dans ce cours est de type actionnelle en ce qu’elle considère les participant-e-s de ce cours comme des acteurs sociaux ayant à accomplir des tâches dans un domaine d’action sociale.

Contexte et problématique

Sur le terrain, ce projet a pour but d’encourager les apprenant-e-s à explorer d’autres manières d’apprendre tout en concevant de manière collaborative une action d’utilité sociale.
Ce cours prévoit de mettre en avant les compétences transversales des apprenant-e-s. Et même si ces derniers viennent de cursus académiques divers et ne sont pas nécessairement spécialistes en génie hydraulique, ils effectuent un travail très efficace et très sérieux au sein de ce projet.
L’équipe de ce cours est confrontée à la problématique suivante :

Giteranyi, village d’environ 10’000 habitants, est situé au nord du Burundi sur un plateau de 1600m qui manque d’infrastructures pour l’approvisionnement en eau et à l’intérieur duquel il est impossible de forer.
Les sources d’eau plus ou moins potable se trouvent à 5 km. Ce sont les enfants et spécialement les petites filles qui sont chargées de la corvée de l’eau.
Les conséquences sont multiples : taux d’analphabétisme élevé chez les filles, taux de maladies diarrhéiques très important suite à la consommation d’eau contaminée et taux de mortalité infantile 20 fois plus élevé que dans les pays occidentaux.

Autour du puit

Collaboration académique et professionnelle

Pour mener à bien cette action, l’équipe respecte les étapes de la mise en place d’un projet tel qu’il existe dans le monde professionnel et collabore étroitement avec le Dr Charles Bakundukize, qui est à la tête du département des Sciences de la terre de l’Université du Burundi. Ce dernier a été mandaté pour effectuer l’étude hydrogéologique du village avec des étudiant-e-s de sa faculté. Ainsi, ce projet sert-il également de base pour des travaux de recherche sur place.

équipe

Activités des étudiants

Durant le cours, les apprenant-e-s coopèrent pour mener à bien l’ensemble des tâches requises pour la réalisation du projet :

  • Rédaction d’une étude de faisabilité
  • Rédaction de recherches de fonds
  • Présentations en public du projet et conception du support visuel
  • Création d’un site web pour rendre visible le projet, grâce à la collaboration avec l’Ecole Romande d’Art et Communication de Lausanne (ERACOM) pour lesquels certain-e-s apprenant-e-s du cours ont été jury d’examen
  • Rédaction du contenu du site
  • Rédaction d’un contenu pour un dépliant présentant le projet et les informations principales
  • Création d’une affiche scientifique, afin de représenter le projet lors de conférences ou présentations publiques
  • Préparation de supports pour présenter la problématique de l’eau dans des écoles secondaires
  • Développement de la réflexion autour d’une problématique socio-économique

étudiante

La collaboration avec l’expert supervisant le projet, M. Alberto Zambotti, a permis aux participant-e-s d’acquérir des connaissances dans le domaine  des forages et d’expliquer le projet à différents publics. La création d’une association (SOS eau Giteranyi), née autour de ce projet, a permis suite aux présentations des apprenant-e-s, de recueillir des fonds.
D’autres experts de différents domaines interviennent de manière ponctuelle sur ce projet pour apporter des informations ou des savoir-faire utiles.
Enfin, grâce à ce projet, l’enseignante et les apprenant-e-s vivent une expérience pédagogique et humaine aussi bien enrichissante que valorisante.